vendredi 26 février 2016

Secourisme : morsure de serpent :


morsure de serpent 



     Introduction :
Les conséquences d'une morsure de serpent dépendent de différents facteurs comme l'espèce de serpent impliquée, la région du corps touchée, la quantité de venin injectée et l'état de santé de la personne touchée. Les morsures sont souvent suivies de crises de panique qui peuvent causer des symptômes caractéristiques comme de la tachycardie et des nausées. Les morsures de serpents non venimeux peuvent également causer des blessures, liées aux plaies causées par les dents de l'animal, ou d'une infection en découlant. Une morsure peut également causer une réaction anaphylactique, pouvant être mortelle. Les recommandations concernant les premiers soins en cas de blessure diffèrent suivant les régions et les serpents que l'on y rencontre, car des traitements efficaces pour soigner les morsures de certaines espèces peuvent se révéler inefficaces pour d'autres.
 Quel est le traitement de cette morsure ?

  •   Définition: 

Une morsure de serpent est une blessure occasionnée par un serpent, résultant généralement de la pénétration des crochets de cet animal dans le corps, pouvant s'ensuivre d'une envenimation. Bien que la majorité des espèces de serpents ne soient pas venimeuses et étouffent leurs proies par constriction plutôt qu'en les paralysant avec leur venin, on trouve des espèces de serpents venimeux sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique. Les serpents mordent pour chasser et attraper leurs proies, mais également pour se défendre. En cas de morsure, il est souvent difficile d'identifier si l'espèce impliquée était venimeuse ou non, et des précautions médicales doivent être pris.
1/ Signes et symptômes :
- troubles digestifs transitoires
- hypotension, répondant bien au remplissage vasculaire,
- bradycardies liés à une action directe du venin
- atteinte neurologique avec des troubles de la conscience.
Certaines vipères aspic possèdent un venin neurotoxique :
atteinte des paires crâniennes, dysarthrie, agueusie,
paralysie orbiculaire des lèvres, troubles de la déglutition et de l’accommodation.
Sur le plan biologique, les envenimations les plus sévères s’accompagnent : hyperleucocytose, rhabdomyolyse, thrombopénie, chute du fibrinogène et parfois du taux de
2/Pathophysiologie :
2.1. Morsure :
L'envenimation par un serpent dépend de sa volonté, et tous les serpents venimeux sont capables de mordre sans injecter de venin. Ces morsures, appelées morsures sèches ou morsures blanches, permettent aux serpents d'économiser leur venin plutôt que de le passer dans un animal de toute façon trop grand pour qu'ils puissent le manger. Toutefois, le pourcentage de morsures sèches est variable suivant l'espèce, allant de 50 % des morsures pour le timide serpent corail tandis que seulement 25 % des morsures perpétrées par les crotales sont sèches. Certains genres de serpents comme les serpents à sonnettes augmentent très fortement la quantité de venin délivrée dans les morsures défensives par rapport aux morsures de chasse.
2.2. Venin de serpent :
Le venin des serpents est produit par les glandes parotides, qui sécrètent généralement la salive chez les autres animaux. Le venin est stocké dans des structures appelées alveoli situées derrière les yeux de l'animal, et peut être éjecté par l'intermédiaire des crochets. Le venin est composé de centaines de milliers de protéines et d'enzymes différentes, ayant toutes des propriétés bien particulières, certaines pouvant bloquer le système cardiaque de la proie, d'autres augmenter la perméabilité des tissus et ainsi faciliter l'entrée du venin dans l'organisme.
3/Prévention :
Les gestes de prévention des morsures de vipères consistent à porter des chaussures fermées et des pantalons longs ou des bottes quand on part en randonnée.
Il faut aussi regarder où l’on met les pieds et les mains car les tas de feuilles ou de paille et les rochers sont les refuges préférés des vipères.
A noter : en camping, il faut rester vigilant avant de mettre un vêtement ou d’entrer dans son duvet.
Si vous croisez un serpent, passez votre chemin en évitant de l'effrayer ou de le faire fuir : la vipère est sourde et myope, mais sensible aux vibrations. La nuit, munissez-vous d’une
Lampe de poche et frappez le sol avec un bâton quand vous devez vous déplacer.
Les gestes à éviter
En cas de morsures de vipères, il faut éviter tout geste favorisant la diffusion du venin.
La succion de la plaie est à la fois inefficace et dangereuse pour le secouriste.
L'aspiration avec une pompe aspirante Aspivenin est également inefficace.
Il ne faut pas :
- inciser la plaie ni la brûler
- poser de garrot car ce geste bloque la circulation du sang et est dangereux pour le membre atteint.
- injecter de sérum antivenimeux avant l’hospitalisation, car il existe un risque d'allergie.
4/Traitement
À ne pas faire :
• Incision, succion, cautérisation de la plaie
• Garrot artériel, pompe à venin
• Héparinothérapie, injection intramusculaire, cathétérisme artériel
Premiers soins sur place :
• Calmer et rassurer la victime
• Désinfecter la morsure
• Pose de glace dans un linge à proximité de la morsure
• En l’absence d’un oedème extensif, pose d’un bandage avec une bande de crêpe,
respectant les pouls distaux.
• Marquer la limite de l’oedème à intervalles de temps réguliers.
• Immobilisation et surélévation du membre mordu.
Prise en charge médicale pré-hospitalière
• Mise en place d’une voie veineuse périphérique
• Traitement antalgique (paracétamol, morphine) et sédatif (benzodiazépines)
• Mesures de réanimation non spécifiques
• Évacuation vers une structure hospitalière avertie et informée de l’évolution
Évacuation initiale en milieu hospitalier
• Surveillance hospitalière pendant 24 heures ; réanimation pour les grades II et III
• Bilan biologique de base (ECG, TP, TCA, fibrinogène, NFS, plaquettes, groupe, RAI, ionogramme sanguin, urée, créatinine, transaminases et CPK)
• Bilan facultatif (dosage des facteurs de la coagulation, PDF, myoglobinémie et myoglobinurie)
Traitement spécifique :
1 perfusion d’antivenin en 1 heure. Il n’y a aucune contre-indication formelle au seul
traitement efficace d’une envenimation pouvant mettre en jeu le pronostic vital.
Non spécifiques :
• Prise en charge d’une atteinte cardio-circulatoire
• Antibiothérapie (selon aspect de la morsure)
• Vérification du statut vaccinal antitétanique


Conclusion :
Le comportement des espèces venimeuses, notamment vis-à-vis de l’homme, mais aussi les activités de ce dernier explique la fréquence des rencontres et les différences géographiques d’incidence et de populations à risque. Alors que les serpents ne sont responsables que de 10% des accidents d’envenimation ou d’intoxication par les animaux, ils entraînent 80% des décès.
Le sérum antivenimeux est le seul traitement efficace. Pourtant, malgré les efforts de l’OMS, sa disponibilité et son accessibilité dans les pays en développement où se produisent plus de 90% des envenimations, restent très insuffisantes particulièrement en Afrique.

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